Interview de Benoît, voyant et tarologue

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Ce voyant exerce depuis près de 20 ans. Alors tout jeune, des capacités lui apportent une perception particulière du monde qui l’entoure. La mise en mot de ce qu’il vit lui est trouble, et lui donne l’impression d’une certaine marginalité. Jusqu’à la découverte d’une pratique : la tarologie.  

Le Tarot de Marseille est d’abord son soutien, il trouve du sens à ses perceptions et en donne à sa vie. Si bien que ce support devient son outil privilégié pour répondre aux questions de ses collègues et amis. Le tarot est aujourd’hui l’outil lui permettant de se connecter et de décrypter l’invisible, le latent, le futur. Dans les méandres de l’intime et du social, Benoît emprunte progressivement l’allée qui l’a mené au cœur même de son être. Aujourd’hui, il partage son expérience et vous dévoile son histoire, aussi mystérieuse qu’éclairante, surprenante autant qu’inspirante.

Sa pratique de la tarologie

Cette vocation échappe à la définition conventionnelle de profession, c’est bien plus que cela, quelque chose d’insaisissable et d’atypique. Il s’agit de rendez-vous singuliers, sans cesse renouvelés avec des existences parallèles qui se croisent, s’entrelacent et se font écho dans leur unicité, traversées par des moments d’exaltations ou de tourments, des nuances d’émotions, des creux et des sommets.

Sa considération du tarologue se rapproche plutôt de celle d’un météorologue dans sa capacité à anticiper et à orienter. Chaque consultation par téléphone se révèle être un moment de communion spéciale, un échange enrichissant, une introspection collective de l’expérience humaine.

Un de ses plus beaux souvenirs

Il lui arrive souvent de se remémorer cet enfant isolé, ignorant encore qu’il se destinerait un jour à interagir avec des protagonistes aux profils extrêmement diversifiés, évoluant dans des sphères politiques, artistiques ou encore industrielles.

Avec le recul et le passage des années, il dit avoir découvert l’attrait incomparable d’une activité généreuse, empreinte de bienveillance, qui favorise les dialogues passionnés et parfois même d’amitié.

Des ressentis puissants et subtils à la fois : quel secret ?

Benoît dit que « le Tarot de Marseille représente à mes yeux un outil fascinant qui nous guide vers l’essence même des mots et des couleurs. L’interaction avec les arcanes du tarot favorise en moi une effervescence d’images et de sensations que je transmets sans détour à la personne que je conseille. La tarologie et ma voyance forment un langage intégral et cohérent, un ensemble qui se libère et s’envole avec la grâce d’un oiseau ayant complété sa gestation ».

En parallèle, sa médiumnité agit comme un miroir intérieur, une sorte de balise directionnelle, qui offre la possibilité de discerner plusieurs trajectoires ou bifurcations. Selon lui, le rendez-vous consiste à transmettre ce qui est déjà écrit.

Un professionnel sans tabou !

En ce qui concerne les thèmes traités, aucun sujet n’est interdit, à condition de l’aborder de manière rationnelle : il est essentiel de comprendre que l’on n’appelle pas ce professionnel dans le but d’obtenir un diagnostic médical, par exemple, car cela ne correspond ni à sa vocation, ni à son champ de compétence.

Les caractéristiques principales qui le définissent

La capacité de nourrir un sourire même face à des situations critiques, ainsi qu’une détermination inébranlable à rejoindre promptement le cœur de toute question qui se présente, le caractériseraient.

Le tarot de Marseille est certes son outil principal, mais il n’en a pas toujours besoin pour écouter et répondre aux questions. En réalité, il adapte ses consultations à distance en fonction des clientes : certaines sont concises et ne vont pas dans le détail, tandis que d’autres sont plus curieuses. Quand la complexité est au rendez-vous d’une question, Benoît prend en compte d’autres facteurs, comme la date de naissance et la clair-audience.

Le tarot est un arsenal artistique, littéraire, un ami qui donne le ton. C’est très pratique pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce support. La date de naissance fournit plutôt des informations, même s’il n’est pas astrologue. Quant à la médiumnité, elle l’aide à identifier rapidement la personne qui l’appelle. A la lecture d’un message du tarot, la personne concernée le comprend en même temps que lui, car il l’implique pleinement dans cette interprétation. C’est une démarche participative. Certaines personnes souhaitent une réponse binaire, oui ou non. Il leur donne bien entendu la réponse, mais cette dernière n’inclue pas une analyse profonde.

L’interaction avec le client est une communion : « nous lisons ensemble un livre, et le tarot doit être partagé ».

Quant à la clair-audience, elle lui permet d’appréhender la voix, le souffle de la personne. Ce sont autant d’éléments perceptibles qui aident à comprendre le consultant. Finalement, l’interprétation doit être profondément introspective pour exprimer la pureté, tout en restant concrète.

A propos de sa déontologie

Rien n’est plus louable que l’acte de prononcer la vérité, et de la véhiculer dans sa forme la plus pure. En ce sens, il n’est pas vraiment sujet au doute, plutôt porté par un désir ardent de partager. Il ne craint pas le jugement ni l’échec, le but étant d’offrir le meilleur de lui-même avec la meilleure énergie. Il ne cherche pas à plaire pour autant : « mon désir est que les consultants soient satisfaits, mais pas nécessairement heureux ».

Il met l’accent sur le fait que la voyance ne doit pas devenir addictive, et qu’elle n’est pas là pour remplacer un psychanalyste.

Le sentiment d’échec évoqué plus haut serait de voir la consultante chercher des réponses concrètes et claires qui ne correspondent pas à sa vision ou à ses ressentis : « l’échec, pour moi, c’est plus l’idée d’avoir été mal compris que le message lui-même. C’est pourquoi j’insiste sur une approche participative. Nous devrions être capables de décrypter ensemble le message du tarot », affirme-t-il.

Concernant l’aspect prédictif, il exprime toujours les choses telles qu’il les perçoit, même si cela peut sembler sévère ou trop tranché.

Benoît travaille de préférence très tôt le matin, quand l’esprit est frais et vide. Il aime le calme et le silence, ce qui lui permet de travailler en profondeur pendant 4 heures, sans être distrait par l’environnement. Il est flexible, mais le silence est son allié privilégié.

Les questions les plus fréquentes

Issu du milieu médical, il a tendance à tout analyser. Les consultations le mènent souvent à traiter des sujets très concrets : les relations amoureuses, les finances, la vie matérielle ou encore les questions familiales, comme la recomposition des familles ou la quête du bonheur. Il constate que ses consultants cherchent à réussir leur vie, à être heureux dans leur travail. Ils aspirent à un bien-être global et à trouver l’équilibre entre ce qu’ils sont aujourd’hui et ce qu’ils espèrent devenir demain. Il remarque un désir d’introspection surtout chez les hommes. De plus en plus, ces derniers n’hésitent pas à explorer leur sensibilité et à se découvrir eux-mêmes, ce qui revient souvent dans les demandes par téléphone.

Lors des premières consultations, son travail est principalement médiumnique (dixit). Lors des rendez-vous ultérieurs avec la même personne, l’échange s’intensifie et s’oriente vers une réflexion plus profonde, qui dépasse la simple recherche de oui, non. Les clients ne viennent plus auprès de lui uniquement pour poser leurs problèmes, mais pour échanger sur leur intégration dans la vie, ce qui crée par la suite un rapport de fidélité.

Il ne souhaite pas porter d’étiquette, ce qui l’importe me dit-il, « c’est l’être humain, son essence intérieure ». Même si les consultants lui posent des questions factuelles, c’est à chaque fois le début d’une nouvelle histoire qui continuera lorsqu’ils reviendront.

La conclusion de Benoît !

Il évoque l’artiste et cinéaste Jodoreswky, connu pour ses consultations gratuites dans une brasserie de la gare de Lyon il y a 20 ans. C’est quelqu’un qui vous porte un regard plein de douceur, un symbole de vérité (sic). Jodoreswky est une réelle référence dans l’univers du tarot. La mission de Benoît est d’explorer ce qui se cache en chaque individu et d’y ajouter également une touche de couleur. C’est ce que fait Jodoreswky, favorisant une amélioration pour le futur de chacun.

Et de conclure l’entrevue ainsi : « nous faisons tous face à nos propres questionnements et doutes, à propos de nos origines et de notre futur. C’est ce qui nous lie et nous rend universels. Le rôle d’un tarologue n’est rien de plus que de partager une perception brute, d’apporter un éclairage sur ces interrogations. Sa fonction n’a de limites que là où sa pratique commence et finit ».